Les  dentistes du CHSM sur les dents… en grève depuis le 3 janvier 

Depuis le 3 janvier, les dentistes qui assurent les rendez-vous au centre hospitalier de Marie-Galante ne soignent que les urgences. Ils sont présents mais ne font pas de soins. Le but :  dénoncer les problèmes d’approvisionnement de matériel et les délais de facturation. Rencontre au cabinet avec le Dr Plumasseau et interview du directeur du CHSM, M. Patrick Fausta. Une réunion est prévue ce vendredi soir en Guadeloupe continentale entre les praticiens et la direction.

Vendredi 5 janvier, au cabinet, nous avons pu interviewer sur le vif le Dr Plumasseau. Pour la photo, il observe une mine désabusée qui correspond bien à son humeur du moment, le ras-le-bol. Car après quatre ans de visites régulières à Marie-Galante afin d’honorer des rendez-vous, il se pose des questions sur son avenir au sein du CHSM. Parmi les dysfonctionnements constatés, le manque de matériel (seringues, anesthésiques, …), les problèmes de facturation qui entraînent au lieu du reste à charge zéro des sommes de plusieurs centaines d’euros réclamées à des patients par les impôts. Ecoutez le témoignage du Dr Plumasseau

 

 

M. Patrick Fausta, le directeur du CHSM doit rencontrer les dentistes ce vendredi 12 janvier

Directeur du Centre Hospitalier Sainte-Marie depuis mi-février 2023, reconnaît avoir constaté un problème de gestion de stocks où les uns et les autres se renvoient la balle.Une rencontre est prévue ce vendredi en Guadeloupe continentale après un rendez-vous manqué il y a quelques mois. “Je vais pouvoir les entendre sur les difficultés qu’ils rencontrent. Ils sont 4-5 à se déplacer sur la semaine à Marie-Galante. Je vais réunir les acteurs et trouver une organisation de manière à ce qu’on ne se retrouve pas dans la situation où les commandes n’arrivent pas en temps et en heure. Je vois ça de manière très simple. Si on a des tableaux de bord et qu’on fait ses saisies, je connais mes besoins et je fixe un seuil et dès que je l’atteins, je commande. Ça me semble tellement simple. Manifestement, ce n’est pas ce qui est fait parce que j’ai commencé à poser les questions. Dès la semaine prochaine, une réunion avec les équipes en charge aura lieu. L’idée c’est que les dentistes ne se retrouvent pas en rupture de stocks.

FFG : On nous a signalé également des facturations à la peine : les patients qui au bout de deux ans reçoivent des factures de 300-400 euros alors que normalement les dentistes font des actes à reste à charge zéro. En cause: les délais

Patrick Fausta: Je ne peux pas vous dire dans le détail ce qu’il s’est passé avant mon arrivée mais dans ce que j’ai compris on avait quasiment deux ans de retard dans la facturation. Un gros effort a été fait. J’ai recruté quelqu’un juste le temps de rattraper le retard. Ça a été fait en quelques mois et maintenant il s’agit de faire en sorte que le retard ne se creuse plus.

FFG : Également vous ne pratiquez pas le tiers payant depuis un an pourquoi?

P. Fausta : “On a eu pas mal de soucis avec les mutuelles quand il faut se faire rembourser parce que les gens ne sont pas forcément à jour. C’était assez conséquent et il y avait un manque à gagner conséquent. Pour ne pas se retrouver en difficultés, on a décidé de ne pas pratiquer le tiers-payant (dispositif qui permet au patient de ne pas avancer de frais, ndlr). Le patient fait l’avance des frais et il se fait rembourser par sa mutuelle. On fera une évaluation en cours d’année mais de ce que je crois comprendre de la situation financière, au moins là on n’est pas en train de courir après les recettes à recouvrer sur plusieurs années”.

 

MISE à JOUR: Selon les dernières informations, une commande est arrivée pour le cabinet après une première demande formulée en milieu d’année 2023. Reste à savoir si ce qui est arrivé correspond à ce qui a été demandé. Concernant la facturation, au niveau des dentistes, on indique qu’il y a toujours autant de difficultés et que la grève continue.