Les arrivages de sargasses ont commencé à Capesterre de Marie-Galante en abondance depuis près de deux semaines. Les ramassages, eux, tardent à reprendre. Quant au barrage déviant annoncé pour le premier trimestre, son déploiement prend du retard dans cette commune qui capte 40% des arrivages de la Guadeloupe. Le Maire annonce qu’un émissaire spécial sargasses devrait bientôt arriver.
L’année 2023 sera une année sargasse, selon les prévisions des scientifiques américains. Une année pire qu’en 2018 qui avait battu tous les records. Alors qu’aucun ramassage n’est encore intervenu et que le barrage déviant prévu au large au premier trimestre 2023 n’est toujours pas posé, c’est un vrai polder de sargasses qui a commencé à se former juste avant le port de pêche, à proximité de commerces. La commune semble avancer dans la mer sur un tapis mouvant et marron.
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Pourquoi le ramassage tarde à commencer ?
Selon nos informations, le précédent titulaire du marché de ramassage avait déjà été contacté afin de commencer les opérations de collecte, début février. Il aurait ensuite été arrêté par la mairie expliquant qu’il fallait relancer la consultation pour ce marché en bon de commande. Interrogé, le maire de Capesterre, M. Jean-Claude Maës a indiqué, sans plus de précisions sur l’attribution, que les machines d’un prestataire retenu devraient être sur site d’ici quelques jours lors d’une interview en mairie le 13 février. Le maire de Capesterre prévoit près de 800 000 euros voire un million d’euros de ramassage de sargasses dans son budget pour cette année et assure que les taux d’hydrogène sulfuré ne sont pas dépassés selon les relevés réalisés. “À partir du moment où le ramassage sera enclenché, il sera quotidien sauf le samedi et le dimanche”, rassure l’édile.
Du côté de la plage de Petite-Anse, le constat est également désastreux:
“Jamais vu la plage déserte en pleine période vacances. Les touristes fuient”, nous dit-on.
Où en est le barrage déviant ?
Proposé par la mairie depuis des années, ce barrage déviant est devenu un véritable serpent de mer des sargasses. Mais enfin, cette année, il est censé voir le jour. Pensé comme une ceinture de protection du bourg, partant de la zone des Caps jusqu’au port de pêche. Une autre partie doit également dévier les sargasses de Petite-Anse vers l’aérodrome pour qu’ensuite elles repartent vers l’Atlantique. Sauf que l’installation prévue pour courant premier trimestre 2023 est retardée. Le marché n’est même pas encore lancé. “On n’a pas encore de confirmation officielle de l’attribution des fonds de l’Etat qui cofinance tout ça”, nous explique-t-on à la Communauté des Communes de Marie-Galante.
Une nouvelle étude demandée? Un émissaire spécial sargasses?
Mais il y aurait aussi un hic niveau études. Jean-Claude Maës indique l’avoir appris récemment. « Je pensais que tout était acté mais finalement il manquerait des précisions selon la Deal, le service de l’Etat en charge de l’Environnement notamment. Selon un rapport consulté par le maire récemment, une autre étude serait demandée afin de commencer les travaux », nous indique-t-il tout en annonçant qu’un émissaire spécial sargasses du gouvernement, un « Préfêt spécial sargasses », selon ses termes, devrait être envoyé en Guadeloupe. Nous avons contacté la Préfecture en début de semaine afin d’obtenir des informations sur la visite de cet “émissaire”. Sans réponse. Le maire espère pouvoir poser ce barrage flottant qui devrait permettre d’avoir moins d’échouements sur les côtes. Reste à en voir l’efficacité alors qu’un tel dispositif posé en plein Atlantique risque fort d’être une première.
