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Le Cinéma El Rancho va-t-il bientôt reprendre du service ?

Le Cinéma El Rancho va-t-il bientôt reprendre du service ?

La salle de cinéma historique de Marie-Galante attend son projecteur numérique. Enfin! El Rancho va s’équiper du système utilisé par tous les cinémas du monde entier.

UPDATE : le cinéma El Rancho a reçu son projecteur numérique

 

Vous pouvez maintenant reprendre la lecture de l'article

Ambiance nostalgie en ce moment à El Rancho, à Grand-Bourg dans le quartier de Grande-Savane. L’ancien projecteur de la salle est exposé depuis la mi-février à l’entrée du hall, telle une pièce de musée car il faut bien le dire, c’est une vraie pièce de collection. Vous n’en verrez pas partout de ces modèles à pellicules. Le dinosaure de 2,50m a projeté tous les films du cinéma depuis 1982 jusqu’à ce qu’il soit remplacé par un vidéo-projecteur jusqu’à la mise en sommeil de l’activité de cinéma en 2015 environ. Depuis cinq-six ans, la salle obscure a essentiellement été le théâtre de spectacles comiques ou musicaux. À l’extérieur, les anciens panneaux où l’on pouvait voir les nouveautés disponibles à l’écran ont depuis longtemps fané. Mais, le cinéma pourrait bientôt sortir de son sommeil forcé…en passant au numérique.

Et ce n’est pas pour déplaire à Guy Colmar.

« Tout est aux normes », assure le fondateur et patron d’El Rancho.

« Commission de sécurité, tout est bon. On a dû rajouter une alarme incendie pour 150 000 euros ».

 

Enfin un projecteur numérique…

 

« Ce qui manque c’est le nouveau projecteur qui doit arriver d’ici quelques semaines. Et avec ce projecteur numérique, on pourra avoir les films presque immédiatement par rapport à leur diffusion dans l’hexagone et en Guadeloupe continentale », explique-t-il.

 

Grosse révolution car on se souvient tout de même de ce fameux décalage dans la diffusion des films. Jusqu’à plusieurs semaines car il fallait le temps de recevoir les bobines. Énormes rouleaux de pellicules qu’il faut ensuite monter sur le projecteur et même parfois redécouper et recoller soi-même. Dans le projecteur Victoria 8r, aujourd’hui en expo, une bobine d’un vieux western s’affiche en trophée de guerre. Sur une partie de la pellicule, une star au chignon choucroute et à la frange décoiffée au regard assuré et ravageur, semble guetter le numérique de pied ferme.

 

« En changeant de système, Films 10, qui a le monopole de la distribution de films dans la zone, doit nous donner les films en même temps que partout ailleurs. Il y a plusieurs copies et il n’y a plus de bobines à transporter. Sinon, je n’aurais pas marché. J’ai décidé de reprendre le cinéma à la seule condition de pouvoir passer les films immédiatement », explique Guy Colmar.

 

…Comme partout ailleurs

En 2016, on considérait que dans le monde, 98,2% des écrans du parc mondial étaient équipés en projecteur numérique. Une révolution entamée dès le début des années 2000 mais que certaines structures ont pris du temps à opérer.

D’ailleurs, le Majestic, le cinéma de Capesterre-Belle-eau confirme être passé au numérique il y a seulement 4 ou 5 ans, après Robert Loyson et le ciné-théâtre du Lamentin.

El Rancho serait donc la dernière salle de l’archipel de la Guadeloupe, à ne pas encore y être passée.

Et le numérique, ce n’est évidemment pas qu’une question de délai de réception des films mais surtout de qualité de l’image et du son.

« Le son est en dolby et on a également la possibilité de diffuser les films en 3D », comme le rappelle un personnel du Cinéma le Majestic.

« C’est juste un autre monde. Ça n’a rien à voir et on est dépannés beaucoup plus rapidement en cas d’avarie. Il y a un numéro d’assistance où on vous aide à remettre la machine en fonction. Entre cinéma, on peut aussi s’entraider », confie cet employé du Majestic. À El Rancho, le projecteur numérique doit arriver fin mars 2021. Une arrivée qui a déjà été décalée alors affaire à suivre.

 

 

 

 

 

 

 

Et si vous voulez en savoir plus sur l’histoire du cinéma et la personnalité de son fondateur, prenez votre ticket, c’est par ici la séance

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Guy COLMAR, un fan de Westerns qui a créé son ranch du divertissement

 

Le Marie-Galantais septuagénaire le dit sans complexe: « Je suis fan de westerns, pas de cinéma en général, de westerns et c’est pour ça que j’ai créé un cinéma ».

Ça donne la mesure du personnage féru de Lee Van Cleef, John Wayne mais surtout de Glenn Ford, véritable star du cinéma américain des années 1950.

D’ailleurs, le nom El Rancho est un croisement de son amour des westerns mais aussi de sa formation en agriculture et en élevage au lycée agricole.

Avant cela, il n’y avait jamais eu de vrai cinéma à Marie-Galante mais une salle paroissiale faisant office ou des séances en plein air lors de fêtes communales.

 

L’aventure El Rancho commence quand Guy Colmar de retour à Marie-Galante après avoir profité de sa vie parisienne et qui est alors un jeune trentenaire rachète la station Esso, à côté de l’emplacement du cinéma actuel, à la sortie de Grand-Bourg. Il la détruit en vue de construire le cinéma pour réaliser son rêve d’enfance mais personne ne croit en son projet au début des années 1980.

« Aucune banque n’y a cru et un banquier m’a même dit qu’un Noir ne pourrait jamais monter un tel projet et qu’il faudrait qu’il s’associe avec les investisseurs traditionnels déjà bien installés ».

Guy Colmar ne veut pas s’associer et s’endette alors fortement mais bien au-delà de ce qu’il prévoyait car…

« Le cinéma réussit à se faire financer à 60% par les banques sur 15 ans mais à 15% de taux d’intérêts », révèle-t-il en ouvrant les yeux même des décennies plus tard.

« C’est du vol », tonne Guy Colmar.

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« J’ai été obligé de vendre beaucoup de biens que j’avais : des terrains, les locaux de Caraïbes Food que je possédais, d’autres terrains à l’angle » pour financer et conserver le cinéma. Et d’ailleurs, Guy Colmar reconnaît que ses activités annexes de transport et d’hôtellerie, il les a lancées uniquement pour financer le cinéma.

La construction se fait à l’économie car le jeune visionnaire n’est aucunement aidé par des fonds publics.

Il faut contacter l’un des frères Cassin, le cabinet d’architectes guadeloupéens qui a supervisé la construction du cinéma, pour en savoir plus.

 

El Rancho, quelques petits trucs du Grand Rex de la Place Clichy

« Pour les sièges, nous avons récupéré les anciens sièges du cinéma Rex de la place Clichy à Paris. Ils allaient en changer alors que l’ossature était en très bon état. Il suffisait de changer les housses. On a pu en récupérer 500 de mémoire. Ça représentait une économie assez conséquente », se remémore Eddy Cassin.

Le Grand Rex du Boulevard Poissonnière qui a sans doute pu inspirer les lumières au plafond comme des dizaines d’étoiles de la salle d’El Rancho.

« Ah, c’était une véritable aventure. C’était la première fois qu’un cinéma était fait par un Guadeloupéen pour des Guadeloupéens et ça se passait à Marie-Galante », se remémore avec joie Eddy Cassin qui avait à peine 20 ans à l’époque. Alors jeune étudiant en architecture, il travaillait sur les croquis du cinéma avec son frère aîné, déjà architecte, Harry.

« On était jeunes, enthousiastes, et on a fait avec les moyens du bord. À un moment donné, il était question d’envisager une structure métallique mais ça aurait coûté trop cher alors on est resté sur un style classique. Il a fallu piloter des entreprises locales de Marie-Galante avec des ouvriers de Marie-Galante. Tout a été fait par des Marie-Galantais », dit fièrement Eddy Cassin.

« Vous imaginez actuellement un jeune entrepreneur de 33 ans qui se dirait prêt à investir la somme pour construire un cinéma ? De nos jours, ce serait l’équivalent de 2 millions d’euros », conclut-il.

 

QUELQUES INFOS

 

28 août 1982 : 1e séance à El Rancho. Le premier film diffusé est de mémoire de fondateur « les Canons de Navarone », film de guerre avec Gregory Peck et Anthony Quinn.

Le cinéma est construit par les architectes les Frères Cassin.

2001 : Rénovation complète du cinéma.

Des milliers de films diffusés

L’un des plus gros succès : E.T de Steven Spielberg

2015 environ : Mise en sommeil du cinéma. La salle El Rancho devient exclusivement une salle de spectacles.

La dernière rénovation des fauteuils date de 2018.

2021 : Arrivée attendue du projecteur numérique.

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