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ITW Sargasses: Le Touloulou, fermé depuis mi-avril, réouvre ce week-end

ITW Sargasses: Le Touloulou, fermé depuis mi-avril, réouvre ce week-end

Fermé depuis le 14 avril dernier, le Touloulou espère pouvoir ouvrir pour le premier week-end des ponts de mai pour sauver sa saison. Cette zone excentrée du bourg est un site touristique apprécié des locaux et des touristes en temps normal. Actuellement, tout le monde fuit et plus personne ne va à la plage. À cause des sargasses.

Le restaurant-discothèque est le plus ancien beachbar encore en activité sur l’île. 51 ans d’histoire mais ces fermetures à répétition sans compter les dégâts occasionnés par les sargasses inquiètent les responsables.

L’objectif : pouvoir travailler pendant tout le mois de mai avec le temps fort de Terre de Blues pour sauver la saison et l’établissement. Entrevue avec José Viator, gérant et sa conjointe, Odile Lahanque, salariée.

Peinture blanche qui tourne au vert, appareils en panne, autres effets des sargasses.

Foufougong:  Vous avez l’impression d’être pris en compte ou d’être considéré comme quantités négligeables ?

José Viator : « C’est notre impression depuis des années, nous sommes des quantités négligeables. C’est comme si on nous disait de changer d’adresse, d’aller s’implanter autre part mais ça ne se fera jamais. Parole de José Viator. À Marie-Galante, tout le monde s’en fout de notre situation. Tu as un problème et tu peux mourir dans l’indifférence. Je trouve ça dommage. Quelques uns sont solidaires mais dans la majorité, c ‘est chacun pour soi que ce soit les pouvoirs publics ou les autres commerçants. Personne n’est venu nous voir. Par hasard, on rencontre la classe politique mais il n’y a pas une démarche volontaire de leur part »

Odile Lahanque : « Il faut qu’à Petite-Anse, il y a des riverains, quatre entreprises directement impactées, des hébergeurs qui ont des gites touristiques à Cadet alors que tous vendent une plage à 50-100 mètres qui est complètement impossible d’accès par la quantité et les odeurs de sargasses sans compter les odeurs qu’ils prennent en fonction des vents ».

Foufougong : Quelles sont les conséquences économiques ?

Odile : « Heureusement que l’entreprise est saine économiquement. Heureusement que le Touloulou a de quoi survivre à cette fermeture mais pas longtemps. Toutefois, les emplois qui avaient été projetés vont être mis en stand-by. Nous avons deux CDI à temps plein et un renfort de 3 à 5 saisonniers.Le projet c’était de passer les CDD en CDI sur les 2 personnes qui travaillent tous les ans avec nous. La trésorerie va en souffrir »

José : «  Chaque année, on est confrontés au même problème. On a une cassure dans nos chiffres alors que parallèlement quand on est ouverts on a constaté  une marge de progression sur nos chiffres. Les clients nous font confiance. Encore faut-il être ouverts »

Foufougong : Quelles sont vos perspectives car l’année 2023 est une année sargasses record 

José : « On était prévenus. C’est quand même ça le plus grave. Moi ce qui m’inquiète c’est ce manque d’anticipation. Là où on commence à avoir un espoir c’est quand on nous dit que les ramassages sont pris en charge à 80 % par l’Etat donc on espère que ça va s’intensifier et puis il y a surtout cette promesse qui a été faite en juin de mettre ce barrage. Il faudrait que ça fonctionne parce qu’il y a barrage et barrage. On en voit certains et on se dit que c’est quand même de la rigolade. Les sargasses ont quand même un poids et il faut quelque chose de costaud, de solide avec des filets qui tiennent la route avec des plots qui les maintiennent dans un circuit de déviation et non pas de rétention et de concentration parce que tu te retrouves avec un problème de mer nauséabonde.

Odile : « Si on n’arrive pas à retravailler correctement au mois de mai c’est problématique. Après c’est juin, c’est creux, juillet-août, ce n’est pas de la très haute saison et après ça ne reprend qu’en décembre. Le mois de mai il faut absolument qu’on travaille. On a des gros événements prévus pour Terre de Blues sur lesquels on a déjà investi depuis de nombreux mois.

José : Encore aujourd’hui ( lundi 24 avril) , on a reçu des collaborateurs pour faire un événement le vendredi 26 mai donc il faut que les conditions soient réunies. On nous a dit que des moyens supplémentaires ont été accordés.

Foufougong : Quelles sont vos demandes par rapport à cette situation ?

Un statut particulier des sargasses

Odile : « Les sargasses n’ont aucun statut de reconnaissance. Ce n’est pas une catastrophe naturelle étant donné qu’il s’agit d’un événement permanent. Pour cette fois, on a réussi à obtenir le chômage partiel sans difficultés mais la marchandise qu’on perd, le matériel qui tombe en panne sans arrêt, la perte de chiffres d’affaires, les assurances ne prennent pas en charge. On demanderait la possibilité de pouvoir suspendre des échéances Urssaf, impôts, loyers. Ça continue de courir. On sort du Covid et on a des prêts garantis par l’Etat qu’il faut rembourser. Il faut avoir une reconnaissance de ces pertes. Pour le Covid en 15 jours, tout a été décidé et ils ont donné tout à tout le monde »

La recherche et la sensibilisation 

Odile : « Nous, on prend ça en plein nez. En tant qu’employeur on a une responsabilité. On fait quoi  quand on arrive et que ça nous pique les yeux, ça nous brûle la gorge et on a tous envie de vomir ? Evidemment, ça a un impact. Or, tout est encore au stade de recherches. C‘est le Chu de la Martinique qui s’occupe de ce volet mais les études scientifiques sont extrêmement longues. Et dans quelques années, on sera face à un scandale sanitaire type amiante, chlordécone »

 

À souligner qu’aucun capteur n’a été posé à Petite-Anse et donc on ne sait pas si les seuils critiques sont atteints ou non (ndlr)

Foufougong : Quels dégâts notables sont occasionnés par les sargasses ?

Odile et José : « En terme de pannes, une vitrine à boissons, le vidéo projecteur ne fonctionnent plus. Les gaz attaquent les condenseurs et ça crée des fuites et chaque année, on a un coût important en réparations en frigo et en clim. En 2018, ça représentait en achat de nouveaux matériels pour plus de 20 000 euros. Par an, il faut compter plus de 3000 – 4000 euros. Une clim c’est 6000 euros et il y en a quatre. La peinture blanche du poteau a déjà viré au vert. Pourtant, on l’a peint pour Pâques. Il y a quelques semaines. Sans vous parler des pièces qui rouillent »

José Viator : « Aucune entreprise fermée régulièrement comme ça ne tient longtemps. J’espère qu’ils en sont conscients. Il va falloir qu’on ouvre en mai et tout le mois de mai et surtout pour Terre de Blues. Là, ils ont nettoyé devant le Touloulou donc ça ne sent pas. Ce week-end, on pourra retravailler mais après c’est l’inconnu et avec le festival qui arrive …»

Même si des ramassages sont effectués du lundi au vendredi, Petite-Anse est encore une zone sinistrée. Des monticules de sargasses plus grands qu’un homme sont agencés le long de la plage. Les odeurs vous prennent au nez dès la descente. Même si les ramassages ont été intensifiés, ils restent insuffisants vu la masse de sargasses qui arrive.

Bon courage à eux !

 

 

 

 

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