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Pénurie d’œufs : La plus grosse ferme avicole de Marie-Galante est fermée depuis un épisode de salmonelle. 30 000 euros nécessaires pour reprendre l’activité (VIDÉO)

Pénurie d’œufs : La plus grosse ferme avicole de Marie-Galante est fermée depuis un épisode de salmonelle. 30 000 euros nécessaires pour reprendre l’activité (VIDÉO)

Dans certains commerces, les œufs sont rares depuis plusieurs mois maintenant à Marie-Galante. Quand ils en trouvent, certains clients en achètent par dizaine de boîtes. Et pour cause: le plus gros poulailler de l’île de Marie-Galante, le Poulailler de Bonnet, a vu ses poules pondeuses être abattues pour raison sanitaire en mai dernier. De la salmonelle a été détectée par un contrôle de la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt). Mais cet incident aurait pu avoir des conséquences moindres. En effet,  la salmonelle ne touchant que les oeufs et non la viande, les poules auraient pu être abattues et vendues pour leur chair. Au lieu de cela, en l’absence d’abattoir, elles ont dû être enterrées aux frais des propriétaires. Un gros coup dur pour eux qui ont maintenant besoin de 30 000 euros pour reprendre l’activité.

Cette année, c’est le seul incident “Salmonelle” en Guadeloupe. Sur la trentaine d’exploitations officielles que comptent l’archipel, elle fait partie de celles qui sont de taille moyenne et la défection de sa production d’oeufs a une incidence certaine au niveau régional. Depuis, les propriétaires du Poulailler de Bonnet, France-Lise et Géraud Sousseing, eux aussi y ont laissé des plumes. Plus de revenus de cette activité et des dettes.

Le Poulailler de Bonnet produisait 7 cartons d’œufs par jour. Un carton équivaut à 360 œufs. Par an, en calculant grossièrement, on dépasse les 770 000 œufs livrés en commerces à Marie-Galante mais aussi en Guadeloupe continentale, les Super U par exemple.

Non loin de Vanniers, à l’intérieur des terres de Grand-Bourg, il faut s’engager sur un petit chemin au fond de la section Bonnet pour parvenir sur le site du poulailler. Depuis vingt ans, c’est là que le plus gros producteur d’œufs de l’île et également vendeur de poules sur pied, exerce. Auparavant, une chorale de poulettes vous accueillait dans un joyeux vacarme. Aujourd’hui, la structure ressemble à un établissement fantôme. La chaîne d’alimentation qui permettait de garder les poulettes en semi-liberté est là, inutilisée. Il ne restait alors que 120 pintades dans un enclos voisin lors de notre passage et quelques poules rescapées conservées pour la consommation personnelle des Sousseing. Lors du tournage en août, M. Sousseing, peinait à se déplacer suite à une crise d’arthrose acide urique, provoquée par le stress de cette affaire. Le couple n’était pas rentré dans le bâtiment depuis l’abattage des poules.

Abattus, c’est le terme qui correspond bien à décrire leur état psychologique également. Sur place, il reste encore des seringues utilisées lors de cette journée et quelques plumes sur le sol.

La chasse aux œufs pour les anciens clients

Le Poulailler de Bonnet envoyait 2500 œufs par jour dans les réseaux de distribution. Et des clients, il y en avait de toute sorte : tout le monde venait s’approvisionner en œufs chez eux. Leurs clients, ce sont des grandes surfaces, des tenanciers de roulottes, des boulangeries, des restaurants…Quant à leur réputation en Guadeloupe continentale, elle est excellente. « Les gens aimaient les œufs de Marie-Galante. C’était un cachet particulier. Quand on en emmenait à Colin à Petit-Bourg, ça partait en un rien de temps », décrivent Géraud et France-Lise. Leurs anciens clients doivent compenser et la plupart du temps en se fournissant en Guadeloupe continentale qui elle non plus ne peut pas répondre à la demande. Le Carrefour Express de Grand-Bourg a vu son nombre de cartons d’œufs par semaine divisé par trois, même en se fournissant sur le continent. Au lieu des six cartons hebdomadaires habituels, le service achats parvient à en trouver seulement deux par semaine. En Guadeloupe continentale, M. Félix Clairville, président de Chandis (Super U) parle de problèmes d’approvisionnement depuis que l’un des fournisseurs a eu « des problèmes sanitaires » sur son exploitation. Selon les Sousseing, ils livraient jusqu’à neuf cartons par semaine au Super U Colin, Bergevin, St Jules et U Express à Chanzy. « Nous reprendrons le courant d’affaires avec la ferme de Bonnet dès lors qu’elle sera en mesure de livrer nos points de vente dans les conditions réglementaires requises », précise M. Clairville.

11 000 euros de dettes, 30 000 euros nécessaires pour redémarrer, une cagnotte?

Mais de reprise, il n’en est pas question pour l’heure. Il faut compter déjà les dettes : 11 000 euros pour six mois d’aliment des poules abattues qui n’étaient pas encore rentrées en ponte, les emballages, l’achat des poussins. Géraud et France-Lise Sousseing, un temps le moral aussi abattu que leurs poules, ont pensé à tout abandonner. Aujourd’hui, ils tentent d’imaginer un possible redémarrage. Mais il faut tout refaire et surtout faire le vide sanitaire, racheter des poussins, les nourrir pendant six mois sur fonds propres puis les rentrer en production sans incident. « Il faudrait tout reprendre à zéro. On a besoin de 30 000 euros » estime Géraud Sousseing. Les propriétaires songent à commencer une cagnotte sur une plate-forme dédiée. En attendant, en ce moment sur l’île, il suffit d’une arrivée de touristes signifiant une augmentation temporaire de la population pour que les œufs disparaissent des rayons. Ce fut le cas en juillet-août. Cela risque de devenir une habitude car les autres producteurs d’œufs de la place, Guadeloupe continentale comprise, sont incapables de combler toute la demande. le nombre de producteurs d’œufs déclarés et professionnels en Guadeloupe étant déjà insuffisant ainsi que d’autres raisons inhérentes aux autres exploitations. Des raisons largement développées dans d’autres médias ces derniers jours.

Questions à Jean-Bernard Dereclenne, chef du service alimentation de la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt)

 Quelle est la fréquence de ce type d’incidents sanitaires salmonelle en Guadeloupe ?

 Ce type d’incidents, cela arrive une fois tous les ans ou tous les deux ans. Jusqu’à présent, c’est le seul élevage concerné cette année. La salmonelle est un risque sanitaire important. On a pu en entendre parler dans des affaires très médiatisées ces dernières semaines. Ce foyer de salmonelle a été détecté sur la base de l’un de nos contrôles puisque nous organisons des contrôles en plus de ceux qui sont faits par les éleveurs eux-mêmes. La salmonelle peut être introduite de diverses manières par un matériel contaminé par exemple. Les tourterelles, les rongeurs en sont porteurs. C’est une bactérie qu’on retrouve un peu partout dans l’environnement. Et quand on en retrouve, le cheptel doit être éliminé. Il n’y a pas d’alternatives. Etant donné l’absence de solution d’abattage pour récupérer la viande dans de bonnes conditions sanitaires, l’Etat a pris en charge l’intervention de vétérinaires. Il y en avait trois en plus d’une collaboratrice non vétérinaire et M. Sousseing a également pris part à l’opération. L’enfouissement par contre est resté à la charge des propriétaires.

 

Le poulailler ne sera pas dédommagé car il ne rentrait pas dans la charte sanitaire permettant de prétendre à des aides…  

En effet, le poulailler de Bonnet rentre dans la catégorie des élevages réglementaires mais n’atteignait pas le niveau du cahier des charges de la charte sanitaire. Cette charte est très contraignante. D’ailleurs, aucune exploitation de Guadeloupe n’y répond, tant les critères sont exigeants. Ils ne sont pas en faute. Ce type d’incidents peut arriver et il faut tout simplement le gérer. Ils auraient pu les abattre. S’il y avait eu un abattoir à Marie-Galante, ça n’aurait pas été aussi dramatique mais en l’état, cette solution aurait été trop coûteuse.

Aucune exploitation de Guadeloupe n’y répond, tant les critères sont exigeants.

Que leur reste-t-il à faire pour reprendre leur activité ?

Il faut observer un processus strict de vide sanitaire avec un curage, un nettoyage et refaire le test des chiffonnettes, des tissus que l’on passe sur les surfaces potentiellement contaminées afin de s’assurer qu’après tout cela, la bactérie n’est plus présente dans les hangars avant de réintroduire de nouveaux poussins.

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