L’information vient du Conservatoire du Littoral et était dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Le tourniquet installé à l’entrée de la plage du Kawann qui avait suscité pas mal de réactions dans la population marie-galantaise doit être démonté. Un tiers de l’ouvrage dépasse sur le terrain du Conservatoire.
Installé en mars dernier, à Folle-Anse, à l’entrée de la plage du Kawann, juste à côté de la centrale EDF, le tourniquet avait à l’époque fait couler beaucoup d’encre ou du moins fait beaucoup taper sur les claviers. Sur les réseaux sociaux, ce matériel dont personne ne semblait être au courant de l’installation (pas même à la mairie de Grand-Bourg) avait créé la polémique. « Pas très Marie-Galante tout ça », se murmurait-il. On prédisait déjà sa destruction sauvage y voyant une tentative déguisée de privatiser la plage alors que le propriétaire du complexe prônait une volonté d’interdire l’accès aux engins motorisés. Le tourniquet étant placé « sur le terrain appartenant au promoteur », nous disait-on l’an dernier. Et voilà que ce sera bientôt au propriétaire, Philippe Hureau, de procéder à son démontage. C’est ce qu’assure le Conservatoire du Littoral contacté à ce sujet et qui précise qu’il n’avait pas été mis au courant de cette construction. Le Conservatoire l’avait d’ailleurs déjà confié à Foufougong en mars 2022 dans l’article “Village Kawann: y aura-t-il un tourniquet gate?” daté du 21 mars 2022. Depuis, un géomètre a même été dépêché sur les lieux.
Un tourniquet surprise et mal placé
Médhy Broussillon, délégué adjoint outremer du Conservatoire du Littoral, affirme que le Conservatoire n’a jamais donné d’autorisation pour cette installation, ni même jamais été prévenu de sa construction. De plus, un tiers de l’ouvrage déborde sur le domaine public côté mer. « Toute installation nécessite ce type d’autorisation. Nous avons approché GHI (Groupe Hureau Immobilier) pour les informer de ce dépassement. Un bornage effectué par un géomètre a confirmé la présence du tourniquet sur une partie de notre terrain. Une mise en demeure a été adressée à GHI au mois d’août 2022 », confirme Médhy Broussillon. « S’agissant de ce tourniquet, il va être déconstruit. La dalle béton va également être détruite », nous affirme-t-on.
Et après ?
« Déconstruit », est le terme exact mais va-t-il être remonté ailleurs ? Le propriétaire, sollicité, n’a pour l’heure pas répondu à nos questions mais semble enclin à ne plus déterrer le sujet surtout après une autre polémique dont nous avons fait état (le buzz whatsapp sur le Kawann). Pour l’instant, aucune amende n’a été dressée. La voie de la concertation ayant été choisie. Le Conservatoire du Littoral dispose de tout le premier semestre 2023 afin de proposer une solution de remplacement qui aura moins d’emprise au sol. « D’autres types d’aménagement répondent aux mêmes préoccupations sans limiter l’accès du rivage aux piétons et sont plus légers qu’une dalle béton surplombée d’un tourniquet », précise le CDL. Médhy Broussillon poursuit en ajoutant cette information concernant une autre bande du littoral : « la servitude transversale est également en cours gérée par la DEAL pour permettre à tout public de rejoindre le rivage de la mer librement », comme pour rassurer que l’accès restera toujours libre. Ce qui reste à préciser c’est le type d’aménagement prévu afin de continuer d’empêcher l’accès aux engins motorisés. Il pourrait s’agir de potelés en bois ou d’enrochements. Cette proposition d’aménagement sera faite durant le 1er semestre 2023 et le tourniquet devra céder la place.
