Depuis jeudi 20 avril, les travaux de dragage du port de Grand-Bourg, financés par le Conseil Départemental, ont commencé. Une opération salutaire pour les navires de transport maritime dans un port qui s’ensable et remué par les hydrojets de l’une des compagnies qui forment des dunes de sable. Et ce n’est pas tout. Reportage.
C’est une société hollandaise qui a remporté le marché de ces travaux extrêmement importants pour l’exploitation du port. Le port de Grand-Bourg s’ensable. Pas besoin pour la pelle d’aller bien loin dans l’eau pour trouver des matériaux à enlever. À quelques centimètres presque de la surface, la pelle s’arrête et remonte chargée. Après cette opération, le tirant d’eau devrait augmenter à trois mètres en moyenne soit un mètre de plus que ce qu’il est actuellement. Et pour les bateaux ça veut dire beaucoup mais attention, l’entreprise n’a le droit de prélever que 2500 m3 de sédiments afin de conserver l’intégrité de la structure du port.
En plus de l’ensablement, les hydrojets des bateaux de l’Express ont tendance à créer des dunes dans le port. Leur principe : le navire va aspirer de l’eau sous la coque pour la recracher sur les côtés et va donc déplacer les dunes de sable. « Sous le bateau on va enlever le sable mais à côté du bateau on aura fait une dune. Et quand on va décoster, on va s’asseoir sur la dune », nous explique-t-on, alors cette opération de dragage est salutaire. Elle s’opère sur 15 mètres de large, des deux côtés de chaque quai. Ils vont draguer à 3,60mètres en marée moyenne et en basse, on sera à 3mètres mais ce n’est pas la seule problématique.
Les anciens piliers du port sont encore là
D’avis de compagnies maritimes, il y a également un autre sujet dans ce port. Depuis les travaux du nouveau port (au milieu des années 2000), il y a toujours les anciens bétons.
« Le bateau touche », illustre un personnel de l’une des compagnies. Touche quoi ? Des tiges de fer de 1cm de diamètre qui dépassent de blocs de béton, vestiges de l’ancien port quand la marée est basse. Pas de quoi abîmer la coque mais la gratter et cela a des conséquences.
« La dernière fois qu’ils ont fait une intervention, ils ont coupé un maximum de tiges qui dépassaient », rassure une source proche des compagnies maritimes. « La CCMG a diminué le risque », assure-t-on.
Malgré cela, du côté de Val Ferry, on explique que ça abîme les stabilisateurs du bateau. « Chaque fois que la marée est basse ou que le bateau est chargé, c’est dans ces moments là que l’on fait les passagers passer à l’arrière », illustre-t-on.
Il peut même y avoir des conséquences sur les performances des bateaux. « Ça enlève l’antifouling », nous dit-on à L’express. L’antifouling c’est la peinture antisalissure qui contient des biocides qui empêchent les organismes aquatiques de se fixer sur la coque.
D’ailleurs, à l’Express des Iles, on indique qu’on ne refera pas l’antifouling pour le moment car les prix ont explosé. En 2016, cette opération coûtait 60 000 euros. En 2023, 150 000 euros par bateau. « Même pour nous qui sommes dans le secteur, ce sont des prix incompréhensibles », nous confie-t-on.
« Du coup, on va nettoyer davantage les coques plutôt que de refaire la peinture».
Quant au sable enlevé, il est à rappeler qu’il va être relâché au large à un endroit décidé en commission spécialement constituée pour ce type d’opérations. La barge va alors s’ouvrir en deux pour relâcher les sédiments.
(On aimerait tant avoir des images de cette opération, oh dieu des barges – surtout Calypso- entends nous)
La dernière opération de dragage remonterait à 2018. À souligner que ces travaux n’ont aucune incidence sur les autres usagers du port : plaisanciers et pêcheurs.
Coût : 224 491,88 euros HT
Date de livraison : 08 Mai 2023.